[ABS #37] L’actualité BTP de la semaine
News #1 – La niche fiscale Pinel n’a pas rempli tous ses objectifs
Depuis son introduction en 2014, la loi Pinel, dispositif de défiscalisation destiné à encourager l’investissement locatif dans le neuf, semble avoir déçu. Malgré des intentions louables, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Plusieurs médias du secteur de la construction et de l’immobilier, mettent en lumière les faiblesses du dispositif.
Un impact limité dans les zones tendues
La loi Pinel devait initialement stimuler la construction dans les zones à forte demande locative, appelées zones tendues, comme les grandes agglomérations. Or, l’effet Pinel a surtout profité à des zones où la demande est plus modérée, réduisant ainsi son efficacité là où elle était le plus nécessaire. Dans les grandes métropoles comme Paris, la pénurie de logements abordables persiste.
Un manque de logements verts
En plus de l’objectif de répondre à la demande locative, la loi Pinel avait également pour ambition d’améliorer la qualité énergétique des logements neufs. Toutefois, malgré des exigences accrues en matière de performance énergétique, cet aspect n’a pas suffisamment évolué pour répondre aux enjeux écologiques actuels. La loi n’a pas eu l’impact attendu pour accélérer la transition vers des logements plus respectueux de l’environnement.
La réaction des professionnels du secteur
Les promoteurs et acteurs de l’immobilier sont partagés sur l’avenir du dispositif. Certains estiment que la loi a permis de maintenir un niveau d’activité dans le secteur du bâtiment, en particulier dans les petites villes et les zones périurbaines. Cependant, comme le souligne La Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), la baisse des ventes dans le neuf depuis 2020 montre que les aides fiscales comme Pinel ne suffisent plus à pallier les déséquilibres structurels du marché immobilier.
Vers une réforme du dispositif ?
Face à ce constat, plusieurs voix s’élèvent pour réformer, voire remplacer la loi Pinel. Certains proposent d’adopter une approche plus ciblée, avec des critères géographiques plus précis et des incitations plus fortes pour encourager la construction de logements véritablement abordables et durables.
La niche fiscale Pinel, bien qu’ayant contribué à soutenir le secteur du bâtiment, montre ses limites, en particulier dans les zones où la crise du logement est la plus aiguë. Les critiques soulignent un besoin de réformes pour s’adapter aux nouveaux enjeux du marché immobilier et aux impératifs écologiques. Il reste à voir quelles solutions seront proposées pour pallier ces faiblesses et répondre aux attentes des investisseurs et des locataires.
Source : BATIRAMA
News #2 – L’incendie de la Tour Grenfell et ses conséquences sur le secteur de la construction
L’incendie tragique de la Tour Grenfell à Londres en 2017 a marqué un tournant dans le secteur de la construction, exposant de graves défaillances à la fois réglementaires et industrielles. Cette catastrophe a suscité une remise en question profonde des pratiques du bâtiment, tant au niveau des matériaux utilisés que des politiques de sécurité. Voici un retour sur les principaux points de cette crise ainsi que les chiffres clés qui en ressortent.
Une tragédie révélatrice de failles majeures
Le 14 juin 2017, un incendie dévastateur ravage la Tour Grenfell, un immeuble de logements sociaux de 24 étages situé à l’ouest de Londres. Le feu, parti d’un réfrigérateur défectueux dans un appartement, s’est rapidement propagé en raison de l’utilisation de panneaux de revêtement en aluminium composite hautement inflammables, installés lors de rénovations récentes.
Selon le rapport d’enquête Grenfell, plusieurs facteurs ont contribué à l’ampleur du désastre :
- 72 morts et plus de 70 blessés sont à déplorer.
- 20 minutes : le temps qu’il a fallu pour que les flammes enveloppent toute la tour.
- Plus de 200 pompiers ont été mobilisés pour contenir l’incendie.
Les défaillances du secteur de la construction
Le rapport a mis en évidence des décennies de défaillances dans le contrôle des normes de sécurité incendie. Les matériaux utilisés, bien qu’ils aient été conformes à certaines réglementations, étaient totalement inadaptés pour un immeuble de grande hauteur. L’usage du revêtement en aluminium composite (ACM) a été particulièrement critiqué pour son inflammabilité.
De plus, une absence de suivi rigoureux des travaux, ainsi qu’une réglementation trop laxiste concernant l’utilisation de ces matériaux sur des bâtiments résidentiels, ont été mises en cause. Le coût des travaux de rénovation, environ 10 millions de livres sterling, a révélé que les préoccupations budgétaires avaient souvent pris le pas sur la sécurité.
Impact et réformes
Cet incendie a poussé le Royaume-Uni à prendre des mesures drastiques pour réformer les règles de sécurité dans le secteur de la construction :
- 469 tours similaires à Grenfell ont été identifiées à travers le Royaume-Uni avec des revêtements ACM dangereux.
- Un fonds de 5,1 milliards de livres a été mis en place pour retirer ces revêtements inflammables des bâtiments de grande hauteur.
- Une enquête publique a pointé la responsabilité de plusieurs entreprises de construction et des organismes de certification pour leur négligence dans l’application des normes de sécurité.
Le secteur au banc des accusés
Les entreprises du secteur de la construction sont aujourd’hui confrontées à une pression accrue pour améliorer la qualité des matériaux et assurer une conformité stricte aux nouvelles réglementations. Plusieurs firmes impliquées dans les travaux de rénovation de Grenfell ont vu leur réputation ternie, et des poursuites judiciaires sont toujours en cours.
L’incendie de la Tour Grenfell a ainsi marqué un tournant décisif, obligeant l’industrie du bâtiment à revoir en profondeur ses pratiques pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise.
Chiffres clés :
- 72 victimes de l’incendie.
- 469 tours à travers le Royaume-Uni équipées de revêtements similaires.
- 5,1 milliards de livres alloués pour la mise en conformité des bâtiments.
- 24 étages de la Tour Grenfell ont été entièrement ravagés en seulement 60 minutes.
L’incendie de Grenfell restera dans les mémoires comme l’une des catastrophes les plus tragiques et révélatrices des failles du secteur de la construction moderne. Des réformes sont en cours, mais le chemin vers une véritable responsabilisation du secteur semble encore long.
Source : L’UNION
News #3 – 90% des logements français inadaptés aux vagues de chaleur
Les récentes études et rapports montrent une alerte préoccupante pour les logements en France face aux épisodes de forte chaleur. En effet, 90% des logements actuels sont jugés inadaptés pour faire face aux vagues de chaleur, un phénomène accentué par le changement climatique. Cette situation met en lumière des erreurs dans les calculs du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), qui, selon plusieurs experts, ne prend pas suffisamment en compte les contraintes thermiques estivales.
Des logements mal équipés pour la canicule
La France, confrontée à des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, voit son parc immobilier largement dépassé par ces nouvelles conditions climatiques. D’après seulement 1 logement sur 10 serait correctement équipé pour affronter des températures extrêmes. Les critères de construction actuels se focalisent encore trop souvent sur l’isolation contre le froid, négligeant l’impact des canicules.
Des erreurs dans les diagnostics énergétiques
Le DPE, outil essentiel pour mesurer l’efficacité énergétique des bâtiments, est pointé du doigt pour ses failles dans l’évaluation du confort thermique en été. Les calculs du DPE, qui influencent les ventes et les rénovations, sous-estiment l’importance de l’adaptation des logements aux vagues de chaleur. Cela empêche de nombreuses habitations d’être correctement préparées aux étés de plus en plus chauds.
Un besoin urgent de solutions durables
Face à cette situation alarmante, les experts préconisent des mesures d’urgence pour améliorer l’isolation thermique des logements en été et revoir les critères d’évaluation du DPE. Des dispositifs comme l’ajout de protections solaires, de meilleures stratégies d’aération et des matériaux plus adaptés aux canicules sont des pistes pour rendre les habitations plus résilientes.
La majorité des logements français n’est pas prête pour les vagues de chaleur futures. La révision des outils comme le DPE et la rénovation thermique deviennent des priorités pour protéger la population des effets du réchauffement climatique.
Source : BATINFO
News #4 – L’inflation en France tombe sous 2% en août 2024, mais la croissance reste incertaine
En août 2024, la France a franchi un cap symbolique en enregistrant une inflation sous la barre des 2%, à 1,9%. Ce chiffre marque une nette amélioration après des mois de forte pression sur les prix, particulièrement dans les secteurs de l’énergie et de l’alimentation, qui ont contribué à cette baisse. Mais cette bonne nouvelle s’accompagne de nombreux défis économiques, notamment des incertitudes sur la croissance à venir.
Inflation en baisse : un répit pour les ménages
D’après les données publiées en août, l’inflation s’est enfin modérée en France. L’amélioration a été rendue possible par la diminution des prix des carburants et une stabilisation des prix alimentaires, après une période de hausse importante due aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et aux crises énergétiques. Ce retour à une inflation maîtrisée est crucial pour les ménages, qui ont vu leur pouvoir d’achat s’éroder au cours des derniers mois.
Croissance en suspens : les nuages persistent
Cependant, derrière cette baisse de l’inflation se cache une inquiétude pour la croissance économique. Selon des prévisions récentes, la Banque de France ne table que sur une légère augmentation de 0,1 % du PIB pour le second semestre 2024. Cette faible perspective est due à une consommation des ménages en ralentissement, un marché de l’emploi tendu et des incertitudes dans les secteurs clés comme la construction et le transport routier.
Secteurs sous tension
Le secteur de la construction, souvent baromètre de la santé économique, continue de faire face à des difficultés. La demande pour les matériaux de construction reste faible, et les entreprises du BTP subissent encore les conséquences d’une conjoncture économique morose. Dans le transport, les entreprises doivent composer avec des hausses de coûts d’exploitation et une demande de fret en berne, accentuant les tensions sur la reprise économique.
Si la baisse de l’inflation en août 2024 est un signe encourageant pour les ménages, les incertitudes sur la croissance demeurent. Les entreprises, en particulier dans les secteurs du BTP et du transport, restent sous pression. Il sera crucial de surveiller l’évolution de la consommation et des investissements dans les mois à venir pour mieux anticiper la trajectoire économique de la France.
Source : BATINFO