
[ABS #41] L’actualité BTP de la semaine
News #1 – ZAN : Le gouvernement envisage des ajustements pour assouplir la réglementation
Le Zéro Artificialisation Nette (ZAN), dispositif clé de la lutte contre l’artificialisation des sols en France, fait l’objet d’une attention particulière de la part du gouvernement. Annoncée dans le cadre de la loi Climat et Résilience, cette politique vise à limiter la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers, en vue de répondre aux enjeux environnementaux et de préserver la biodiversité. Toutefois, plusieurs collectivités locales et acteurs du BTP ont exprimé leurs inquiétudes quant aux contraintes qu’elle impose sur le développement territorial.

Contexte et enjeux du ZAN
Le ZAN vise à atteindre une neutralité en matière d’artificialisation des sols d’ici 2050. Cette ambition est née des constats alarmants sur la disparition progressive des terres naturelles sous la pression de l’urbanisation. Or, selon un rapport récent, près de 20 000 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année en France à cause de l’extension des zones urbaines.
Les collectivités locales, en première ligne pour appliquer cette politique, ont cependant rencontré des difficultés dans sa mise en œuvre. Beaucoup estiment que la rigidité actuelle du cadre réglementaire freine les projets d’aménagement urbain et de développement économique, en particulier dans les zones rurales ou périphériques où la disponibilité foncière est plus limitée.
Les annonces du gouvernement
Conscient des tensions, le Premier ministre a annoncé vouloir faire évoluer la réglementation. Ces ajustements viseraient à répondre aux préoccupations locales sans pour autant renier les objectifs environnementaux de la France. Parmi les pistes envisagées, une meilleure répartition des efforts entre les différentes collectivités territoriales pourrait être mise en place, permettant ainsi une plus grande souplesse dans l’application du ZAN.
Cette évolution vise également à favoriser un dialogue plus équilibré entre développement économique et protection environnementale. Certaines voix, comme celle de Michel Barnier, se sont élevées pour rappeler que si l’urgence environnementale est réelle, les collectivités doivent également pouvoir répondre aux besoins en logements et infrastructures.
Réactions des acteurs locaux
Du côté des élus locaux, les propositions de révision de la réglementation sont accueillies avec soulagement. Beaucoup considèrent que l’actuel cadre est trop contraignant et qu’il n’offre pas assez de flexibilité pour s’adapter aux spécificités territoriales. Plusieurs maires et présidents de régions ont fait part de leur souhait de voir la réforme introduire davantage de concertation locale et de marges de manœuvre dans l’application des objectifs ZAN.
Les acteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP), quant à eux, s’inquiètent des répercussions sur leurs activités. Selon certains experts du secteur, si la politique ZAN est appliquée de manière stricte, cela pourrait ralentir le secteur de la construction et créer des tensions sur le marché foncier.
Source : BATIRAMA
News #2 – La REP Bâtiment, un an et demi après sa mise en place
La Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) dans le secteur du bâtiment, en vigueur depuis 2022, marque une avancée majeure dans la gestion des déchets de construction. Cette initiative réglementaire vise à responsabiliser les fabricants et distributeurs quant à la fin de vie des matériaux qu’ils mettent sur le marché, en promouvant le recyclage et la valorisation des déchets.

Un Dispositif Encore en Évolution
Un an et demi après son lancement, la filière REP Bâtiment est encore en pleine adaptation. D’après Batirama, plus de 1600 points de collecte ont été mis en place à travers le territoire, facilitant le dépôt des déchets par les professionnels du bâtiment. Toutefois, des ajustements sont en cours pour résoudre certaines difficultés logistiques. Notamment, la Fédération des Distributeurs de Matériaux appelle à augmenter la surface minimale des points de vente assujettis, pour mieux absorber les flux de déchets.
Une Contribution Écologique qui Monte en Puissance
Le financement du dispositif repose sur une écocontribution, dont le taux devrait progressivement augmenter pour atteindre 5 à 6% du prix des matériaux d’ici 2024. Cet apport financier est essentiel pour le développement des infrastructures de collecte et de recyclage, gérées par des éco-organismes tels que Valobat, Ecomaison, et Ecominéro.
Des Éco-organismes en Première Ligne
Ces éco-organismes jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de la REP. Par exemple, Valobat, seul agréé pour tous types de déchets, ambitionne de créer plus de 1000 points de reprise d’ici la fin de l’année 2023. D’autres comme Ecominéro, spécialisé dans les déchets inertes, visent un taux de recyclage de 90% à l’horizon 2028.
Source : BATIRAMA
News #3 – Un temple hindou unique en Europe
Arte Charpentier conçoit le premier temple hindou traditionnel de l’UE
L’agence Arte Charpentier signe une prouesse architecturale en créant un temple hindou d’envergure à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne. Ce lieu unique de 5 000 m² est destiné à BAPS, une organisation spirituelle internationale, et célèbre la richesse culturelle de l’Inde en Europe.

Un pont entre deux cultures
Le temple, réalisé en partenariat avec des architectes indiens, représente un échange symbolique entre l’Europe et l’Inde, unissant spiritualité, art et tradition dans une architecture purement hindoue.
Détails techniques et collaboration internationale
Ce projet ambitieux inclut une conception complète (architecture, intérieur et paysagisme), soulignant l’expertise de l’agence dans la gestion de projets multiculturels d’envergure. Le temple reflète un style traditionnel rarement vu en Europe, tout en intégrant des techniques modernes de construction. Le chantier, bien avancé, fait parler de lui dans les milieux de l’architecture et des affaires culturelles.
Un lieu de spiritualité et de rassemblement culturel
Ce temple ne se limite pas à sa dimension religieuse : il ambitionne de devenir un centre de rayonnement culturel, accessible à toutes les communautés et renforçant le dialogue entre les cultures indienne et européenne.
Source : BATIACTU
News #4 – Un projet de parc éolien bloqué par des Menhirs
Le projet de construction d’un parc éolien porté par EDF fait face à une opposition inattendue : des menhirs néolithiques, vestiges archéologiques anciens, menacent de bloquer l’avancée des travaux. Cette situation met en lumière les tensions entre la nécessaire transition énergétique et la préservation du patrimoine historique.

Un Débat Entre Patrimoine et Énergies Renouvelables
Situés sur le site prévu pour l’installation des éoliennes, ces menhirs sont protégés par la législation française. Toute modification du terrain nécessite une évaluation archéologique préalable, retardant considérablement le projet. Bien que le développement des énergies renouvelables, notamment l’éolien, soit essentiel pour atteindre les objectifs climatiques, les défenseurs du patrimoine local insistent sur la préservation de ces structures historiques millénaires.
Les Enjeux pour EDF
EDF, en tant que porteur du projet, se trouve confronté à un dilemme. D’une part, l’entreprise souhaite répondre aux objectifs nationaux en matière d’énergie renouvelable, mais d’autre part, elle doit composer avec les contraintes imposées par la protection des menhirs. Ce type de conflits, entre développement moderne et conservation historique, est fréquent lors de la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure en France.
Une Solution en Vue ?
Les discussions entre les autorités locales, les archéologues, et EDF sont en cours afin de trouver une solution qui permettrait à la fois de protéger les menhirs et de poursuivre la transition énergétique. Plusieurs alternatives sont envisagées, comme un déplacement partiel du site ou des mesures de conservation spécifiques pour les pierres anciennes.