L’année 2023 a été une année mouvementée pour le BTP. Elle a été marquée par plusieurs actualités importantes. Parmi les plus marquantes, on peut citer :

Le plan de relance

Le plan de relance du Gouvernement, lancé en 2020, prévoyait de consacrer 6,7 milliards d’euros à la rénovation énergétique des bâtiments. Ces objectifs ont été atteints en 2022, avec 6,8 milliards d’euros investis.
Ce succès est notamment dû à la mise en place de la nouvelle prime à la rénovation énergétique, MaPrimeRénov’, qui a bénéficié à plus de 1,2 million de ménages. Cette prime a été renforcée en 2022 pour les ménages modestes et très modestes, afin de les aider à financer leurs travaux de rénovation énergétique.
Les autres mesures du plan de relance ont également contribué à l’atteinte des objectifs, notamment :

  • Le programme Habiter mieux, qui propose des subventions aux ménages modestes et très modestes pour la rénovation énergétique de leur logement ;
  • Le dispositif d’éco-prêt à taux zéro, qui permet aux ménages de financer leurs travaux de rénovation énergétique sans payer d’intérêts ;
  • Le fonds de soutien aux copropriétés, qui aide les copropriétés à financer des travaux de rénovation énergétique.

En 2023, le Gouvernement poursuit ses efforts pour la rénovation énergétique

Le Gouvernement poursuit ses efforts pour la rénovation énergétique. Le plan France 2030 prévoit de consacrer 100 milliards d’euros à la transition énergétique, dont une partie importante sera consacrée à la rénovation énergétique des bâtiments.
Les objectifs du Gouvernement sont ambitieux : d’ici 2030, il souhaite que 70 % des logements soient classés A ou B sur l’échelle des étiquettes énergétiques. Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement prévoit de renforcer les aides à la rénovation énergétique, notamment pour les ménages modestes.

Les principaux enjeux de la rénovation énergétique

La rénovation énergétique des bâtiments est un enjeu majeur pour la transition écologique. En effet, le secteur du bâtiment est responsable d’environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre en France.
Pour réussir la rénovation énergétique, il est nécessaire de relever plusieurs défis :

  • Réduire le coût des travaux : les travaux de rénovation énergétique peuvent être coûteux, ce qui peut constituer un frein pour les ménages. Le Gouvernement travaille à réduire le coût de ces travaux, notamment en favorisant l’innovation et en simplifiant les procédures administratives.
  • Renforcer l’accompagnement des ménages : les ménages doivent être accompagnés dans leurs démarches de rénovation énergétique. Le Gouvernement met en place des dispositifs d’information et d’accompagnement pour aider les ménages à faire les bons choix et à réaliser leurs travaux dans les meilleures conditions.
  • Développer les compétences : le secteur de la rénovation énergétique a besoin de se développer pour répondre à la demande croissante. Le Gouvernement travaille à développer les compétences des professionnels de la rénovation énergétique, notamment en proposant des formations adaptées.

La rénovation énergétique est un chantier important pour la France. Le Gouvernement est déterminé à relever les défis qui se posent pour réussir cette transition.

La Hausse de prix

La hausse des prix des matériaux, qui a commencé en 2022 et s’est accentuée en 2023, est due à plusieurs facteurs, notamment la guerre en Ukraine et les pénuries mondiales. Cette hausse, qui a pesé sur la rentabilité des entreprises du BTP, a rendu les travaux plus coûteux pour les clients.
Les principaux matériaux touchés par la hausse des prix sont les suivants :

  • Le béton : le prix du béton a augmenté de 15 % en 2022 et de 10 % en 2023.
  • L’acier : le prix de l’acier a augmenté de 20 % en 2022 et de 15 % en 2023.
  • Le bois : le prix du bois a augmenté de 30 % en 2022 et de 20 % en 2023.

L’augmentation des tensions sur le marché du travail

L’augmentation des tensions sur le marché du travail, qui a entraîné une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, est particulièrement marquée dans le secteur du BTP, qui est confronté à un vieillissement des effectifs et à une difficulté à attirer les jeunes.
Cette pénurie de main-d’œuvre a plusieurs conséquences, notamment :

  • Une augmentation des salaires : les entreprises du BTP sont contraintes d’augmenter les salaires pour attirer et fidéliser les salariés.
  • Une augmentation des délais de livraison : les entreprises du BTP ont du mal à trouver les compétences nécessaires pour réaliser les travaux dans les délais prévus.
  • Une baisse de la qualité des travaux : les entreprises du BTP sont parfois contraintes de recruter des salariés

La Crise du logement

La crise du logement en France s’est aggravée en 2023, avec une hausse des prix à l’achat et à la location, une diminution de l’offre de logements et une augmentation du nombre de personnes mal logées.

Les prix à l’achat et à la location ont continué d’augmenter. Le prix moyen d’un appartement à Paris a atteint 10 000 euros le mètre carré, soit une hausse de 10 % par rapport à 2022. Les prix à la location ont également augmenté, avec un loyer moyen de 1 500 euros par mois pour un appartement de 3 pièces à Paris.
L’offre de logements a diminué. Le nombre de permis de construire délivrés pour des logements neufs a diminué de 13 % en 2023. Cette diminution est due à la hausse des coûts de construction, à la pénurie de matériaux et à la difficulté de trouver des terrains disponibles.

Le nombre de personnes mal logées a augmenté. Selon la Fondation Abbé Pierre, 3,5 millions de personnes sont mal logées en France, dont 1,2 million de personnes vivent dans des conditions de surpeuplement. La crise du logement touche de plus en plus de ménages, notamment les jeunes, les familles monoparentales et les personnes en situation de précarité.

Les politiques publiques face à la crise du logement

Le gouvernement a pris des mesures pour tenter de répondre à la crise du logement. En 2023, il a notamment mis en place un plan de relance de l’investissement dans le logement, avec un budget de 10 milliards d’euros. Ce plan prévoit la construction de 100 000 logements sociaux par an, la rénovation de 500 000 logements sociaux et la création d’un fonds d’aide au logement pour les ménages modestes.
Cependant, ces mesures sont loin d’être suffisantes pour résoudre la crise du logement. Les associations de défense des droits des locataires et des mal-logés appellent le gouvernement à prendre des mesures plus ambitieuses, notamment :

  • Une augmentation des ressources des bailleurs sociaux pour leur permettre de construire plus de logements à des prix abordables
  • Une limitation des profits des investisseurs immobiliers
  • Une réforme du droit du bail pour mieux protéger les locataires.

La crise du logement est un problème majeur qui touche de plus en plus de Français. Elle nécessite des réponses politiques fortes et urgentes.

Le secteur du BTP en berne

Le secteur du BTP a connu une croissance soutenue en 2023, portée par la reprise de l’activité immobilière et les grands projets d’infrastructures ainsi qu’une baisse au cours de cette fin d’année 2023. Les perspectives pour 2024 sont toutefois moins favorables, en raison de plusieurs facteurs, notamment la baisse de la demande de logements neufs, la fin des grands projets d’infrastructures et la hausse des coûts de production.
La croissance du secteur du BTP en 2023 a été portée par deux principaux facteurs :

  • La reprise de l’activité immobilière, notamment dans le logement neuf. En 2023, le nombre de permis de construire de logements neufs a augmenté de 12,8 % par rapport à 2022. Cette croissance est due à plusieurs facteurs, notamment à la hausse des taux d’intérêt, qui rendent l’investissement locatif moins attractif, et à la forte demande de logements, notamment de la part des jeunes actifs.

Le secteur du BTP a également bénéficié de la reprise de l’activité économique en France, qui a entraîné une hausse de la demande de travaux de rénovation et d’entretien.

Les facteurs qui ont contribué à la croissance du secteur du BTP en 2023

  • La reprise de l’économie française. La croissance de l’économie française en 2023 a été de 3,5 %, soit un rythme supérieur à celui de la moyenne européenne. Cette croissance a entraîné une hausse de la demande de logements, de travaux de rénovation et d’entretien, et de projets d’infrastructures.
  • La hausse des taux d’intérêt. La hausse des taux d’intérêt a rendu l’investissement locatif moins attractif, ce qui a entraîné une hausse de la demande de logements neufs.
  • La forte demande de logements. La France est confrontée à une forte demande de logements, notamment de la part des jeunes actifs. Cette demande est alimentée par la croissance démographique, la hausse des revenus et la mobilité des ménages.
  • La reprise des travaux de rénovation et d’entretien. La reprise de l’activité économique a également entraîné une hausse de la demande de travaux de rénovation et d’entretien.
  • Les grands projets d’infrastructures. Le lancement de nouveaux projets d’infrastructures, tels que le Grand Paris Express, a également contribué à la croissance du secteur du BTP.

Les perspectives du secteur du BTP pour 2024

La croissance du secteur du BTP a commencé à se contracter au troisième trimestre 2023, avec une baisse de 1,4 % sur un an. Cette contraction est due à plusieurs facteurs :

  • La baisse de la demande de logements neufs. La hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de l’économie devraient entraîner une baisse de la demande de logements neufs.
  • La fin des grands projets d’infrastructures. Les principaux projets d’infrastructures, tels que le Grand Paris Express, devraient être achevés d’ici 2024.
  • La hausse des coûts de production. Les coûts de production dans le secteur du BTP ont augmenté de manière significative en 2023, en raison de la hausse des prix des matières premières et de l’énergie. Cette hausse des coûts pourrait peser sur la rentabilité des entreprises du secteur.
  • Les difficultés de recrutement. Le secteur du BTP est confronté à des difficultés de recrutement, notamment de main-d’œuvre qualifiée. Ces difficultés pourraient également peser sur la croissance du secteur.